Musée du dessin et de l'estampe originale
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Hokusaï

La Manga de Hokusaï, 1814

Technique : Xylographie
Période : 18e siècle

Le musée compte parmi sa collection quelques grands noms de l’estampe japonaise et de l’ukiyo-e. Parmi sa collection d’œuvres imprimées figure 170 estampes issues des volumes de La Manga du peintre Hokusaï. Hokusaï, de son nom complet Katsushika Hokusaï, est un artiste japonais né en 1760 dans un faubourg campagnard situé à l’Est d’Edo, ancien nom de Tokyo.
En 1773, alors âgé de treize ans, le jeune Hokusaï travaille au sein d’un atelier de xylogravure ce qui lui permet de s’entraîner à la gravure sur planche de bois. Il y restera jusqu’à ses dix-huit ans.
A partir de 1779, il débute sa carrière artistique et ne cesse de voyager à travers le Japon. Longtemps actif, il s’éteint à l’âge de 89 ans, en 1849.
Il laisse derrière lui une production riche de plus de 30 000 dessins et estampes ainsi que de nombreux livres illustrés dont les quinze volumes de son œuvre majeure La Manga.
Alors qu’il est en visite dans la ville de Nagoya dans l’école du peintre Bokusen, Hokusai fait la démonstration de son talent en réalisant une série de trois cents dessins aux pinceaux. Oiseaux, plantes, buddhas, portrait de femmes et acteurs sont alors dessinés par le maître afin d’enseigner aux apprentis l’art de la représentation.
C’est à la suite de ces dessins réalisés spontanément qu’Hokusai publie à partir de 1814 le premier volume de ce qui deviendra l’un des plus importants cycles illustrés de la période d’Edo : la Manga. Pensée initialement comme un guide de peinture à l’usage des apprentis, la Manga d’Hokusai se transforme au fil des quinze volumes édités (dont trois à titre posthume) comme une encyclopédie du Japon par l’image, abordant aussi bien la question du paysage, de la faune et la flore, de la vie quotidienne ou encore de la mythologie et du surnaturel.
En associant l’idéogramme « Man » désignant l’idée d’une chose ou idée sans suite, à celui de « Ga » signifiant dessin, Hokusaï invente le terme de Manga, littéralement dessin au fil de la pensée.
Constituée de plus de quatre milles estampes, la Manga est l’œuvre d’une vie. Ce même terme, mais employé au masculin « le manga », sera repris au début du XXème siècle pour désigner les bandes dessinées nippones nées des échanges culturels entre Orient et Occident.
Tout au long de sa carrière Hokusaï va utiliser plusieurs noms d’artistes. On dénombre ainsi plus de cent-vingt pseudonymes différents. Si la pratique peut nous surprendre, il n’a pour autant rien d’original au Japon, où la coutume veut que l’on change de nom lorsqu’un changement important survient dans notre vie. Pour Hokusaï, ces changements marquent un changement de style ou une évolution dans sa carrière d’artiste. On peut réduire cette liste impressionnante de noms à six noms principaux, correspondant à six grandes périodes de sa production artistique.

Quelques oeuvres de la série

HOKUSAI (1760-1849), Bateau pris dans les vagues au bord du rocher, pl.54 et 53 de La Manga, vol.05, 1816, gravure sur bois en couleurs
HOKUSAI (1760-1849), Prêtres apaisant les fantômes de Kasane et d’Okiku, pl.36 et 37 de La Manga, vol.10, 1819, gravure sur bois en couleurs
HOKUSAI (1760-1849), Plusieurs poissons, pl.48 et 47 de La Manga, vol.02, 1815, gravure sur bois en couleurs